De retour de Magny-Cours, où se déroulait le deuxième week-end du Championnat de France FFSA GT, nous avons échangé avec Yann Le Nouail, ingénieur de course de l’écurie CMR et de Nelson Panciatici. 

Sa mission est essentielle dans l’optimisation des performances, comme en témoigne la remontée spectaculaire lors de la première course : partie 21^ème, l’A110 GT4 n°36 termine l’épreuve à la 6^ème place.

Nelson et Loris y sont pour beaucoup, mais c’est aussi grâce à Yann, partie prenante de cette stratégie d’arrêt au stand qui s’est avérée payante.

Racontez-nous votre parcours jusqu’à votre mission actuelle d’ingénieur de course ?

Je m'appelle Yann Le Nouail, passionné de la première heure par le sport automobile, mon but était d'intégrer très rapidement le milieu de la course auto. D'abord lors de mes études, à travers des stages dans des équipes en Formule Renault 2.0, en World Series by Renault puis en GT. Une fois mon diplôme d'ingénieur en poche, j'ai continué en GT avec l'écurie qui allait devenir IDEC Sport quelques années plus tard. J'ai ensuite eu l'opportunité d'intégrer le département de mise au point liaison au sol d'un constructeur de véhicules sportifs en semaine et de développer en parallèle mon activité d'ingénieur de piste en sport automobile les week-ends de course.

Quel est votre rôle et comment interagissez-vous avec le pilote, Nelson Panciatici en l’occurrence ?

Le rôle d'ingénieur peut varier d'une écurie à l'autre. A certains égards, l'ingénieur de course est le garant de la performance : à moi de trouver des solutions capables de répondre aux besoins des pilotes afin d’améliorer celle-ci. Ces besoins peuvent être différents d'un pilote à l'autre. Par exemple : avec Nelson - qui est un pilote professionnel avec une solide expérience, le travail consiste à lui donner les clés afin d'exploiter au mieux les spécificités techniques de l'Alpine A110 GT4. Nous définissons ensuite une base de réglage de la voiture que nous ferons évoluer tout le long du week-end de course, afin de parvenir à la meilleure performance possible en qualification puis en course. C'est un métier qui requiert d'avoir un bon esprit de synthèse et pratique, des facilités en communication et le goût du travail.

Quel est votre lien avec la marque Alpine ?

J'ai une relation particulière avec la marque Alpine car j'ai eu l'opportunité au cours de ma carrière de participer au développement des Alpine A110, A110 GT et A110 S. En effet, j'ai travaillé au département liaison au sol de 2015 à 2020, au retour de la marque. Seule l'A110 R manque au tableau !

Auriez-vous une anecdote à partager avec les passionné(e)s de la marque ?

L'année passée, lors d'une manche du Championnat de France GT4, la voiture que j'exploitais a eu un problème mécanique qui nous a obligé à décider de changer le moteur... Moins de 3 heures avant le départ de la course ! Les mécaniciens de l'équipe se sont engagés dans une course contre la montre pour réaliser ce qui reste à ce jour le changement de moteur le plus rapide jamais effectué sur une A110 GT4 ! Le tout devant le regard médusé des invités du team qui ont vu le pilote prendre le départ de la course, alors que rien ne laissait penser que c'était possible.